Quelques éléments de contexte qui permettent de comprendre le besoin urgent de séparer les biodéchets de nos ordures ménagères et de les valoriser comme amendements organiques.

Réglementation

Les temps changent et la réglementation aussi !

Après 2024, le tri des biodéchets sera enfin obligatoire pour tous

  • Obligation du tri à la source des biodéchets et valorisation en méthanisation ou compostage au plus tard le 31 décembre 2023 applicable à toutes les collectivités et professionnels et assimilés (loi AGEC);
  • Obligation du tri à la source pour les gros producteurs >10 t/an depuis 2020 et > 5 t/an dès 2023 ;

Mais aussi …

  • Obligation de réduction de 50 % des déchets à l’enfouissement d’ici 2025 par rapport à 2010 ;
  • Obligation d’augmentation de la valorisation des déchets ménagers de 65 % en 2025 ;
  • Interdiction d’utiliser le compost issu de Tri-Mécano-Biologique en agriculture à compter de 2027 ;
  • Possibilité de collecte par la collectivité des biodéchets des professionnels jusqu’à février 2025

Impact environnemental de nos pratiques agricoles

L’appauvrissement général en matière organique des terres agricoles entraine une baisse de fertilité, une faible capacité à retenir l’eau et les nutriments, en conséquence une plus grande sensibilité aux sécheresses et une surconsommation d’engrais. Par ailleurs, la matière organique dans les sols constituent un stock de carbone important. Aux sols qui s’appauvrissent, sont associés des émissions importantes de carbone dans l’atmosphère plutôt que « stockée » dans les sols. Le compost nourrit les sols en matière organique.

Principalement d’origine minière, les stocks de phosphore sont estimés suffisant jusqu’à 2030, suivi par une pénurie. Le phosphore est essentiel pour la croissance des végétaux. Le compost est riche en phosphore.

L’agriculture biologique se développe lentement, freinée -entre autre – par le prix des amendements et engrais organiques. Les besoins sont croissants, une production locale et accessible s’impose !

Collembole destine le compost produit en priorité aux agriculteurs locaux.

Pour nos sols, pour une agriculture pérenne

Impact environnemental de la gestion des déchets

Les ordures ménagères sont un fardeau économique et environnemental

En plus d’une obligation de réduction qui nous vient de l’Europe, les exutoires tels que les centres d’enfouissement et incinérateurs sont saturés voire parfois insuffisants pour gérer l’ensemble de nos ordures ménagères (340kg par habitant et par an d’ordures ménagères – moyenne nationale ADEME).

Les déchets alimentaires ont un impact environnemental significatif lorsqu’ils sont enfouis ou incinérés.

L’Etat impose une augmentation drastique de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes – dite TGAP – pour ces exutoires de nos ordures ménagères. Ce qui entraîne une augmentation des coûts de traitement des ordures ménagères et parfois même une augmentation de la taxe (TEOM) .

Le tri à la source des biodéchets permet de réduire de 20% les quantités d’ordures ménagères.

Les forces du compost, le saviez-vous ?

Le compost des biodéchets est riche en nutriments et contribue au maintien de la vie et la fertilité des sols. Le retour au sol de la matière organique contribue au stockage de carbone.

L’humus du sol est le vecteur des nutriments entre les sols et la plante. Le compost est riche en humus.

Le tri à la source permet de certifier le compost et de l’utiliser en agriculture biologique.

Le tri à la source des biodéchets, une longue mise en place

Les clés de la mise en place du tri à la source réussi :

  • l’implication des élus
  • l’assurance d’un exutoire
  • une mise en œuvre progressive
  • de la communication & l’accompagnement des citoyens.

Le tri des biodéchets implique un changement significatif des pratiques de tri. Les choix techniques sont impactants. D’où la nécessité de temps et de souplesse dans un déploiement par étapes : études préalables, quartiers pilotes, etc. La Gestion de Proximité (composteur particulier ou collectif) et la collecte sont deux outils complémentaires. La promotion d’un des modes de gestion bénéficie à l’autre et inversement.

D’ailleurs qu’est-ce que les « biodéchets » exactement ?

Ce terme inclue les déchets verts et les déchets alimentaires de cuisine et de table comme les déchets de préparation (épluchures), les produits périmés conditionnés ou non, les retours d’assiette, de repas cuisinés; provenant des ménages, des restaurants, des commerces, des bureaux et des collectivités.

En 2020, seulement un tiers des foyers français déclarent trier les biodéchets.

Les ordures ménagères résiduelles sont en moyenne composées à 33% de biodéchets.